Église
Sur une place triangulaire s’élève l’église paroissiale dédiée à saint Denis, évêque de Paris et martyr, qui date en partie du XIe et du XIIe siècle. Face au calvaire se dresse un joli petit portail Renaissance. Le chevet droit à trois pignons date du XIVe siècle. On peut y admirer quatre demi-colonnes monolithiques de marbre gris ou rouge avec chapiteaux, encadrant les piliers de la travée du clocher. Ces colonnes gallo-romaines faisaient partie de l’abbaye mérovingienne qui fut détruite – pense-t-on – lors des incursions danoises du IXe siècle. Elles auraient donc été réutilisées pour le nouvel édifice religieux ; de tels remplois sont fréquents dans l’Histoire : ainsi au VIIe siècle, l’abbaye de Saint-Wandrille s’approvisionne dans le théâtre romain de Lillebonne !
L’église comprend une nef centrale et trois travées du XIe siècle, que prolonge une massive travée sous le clocher datant peut-être du Xe siècle, ainsi qu’un chœur du XIVe siècle. La spécificité de l’église de Duclair réside en ce qu’elle est divisée par trois nefs, ce qui est peu fréquent. Le clocher du XIIe siècle est couronné d’une flèche du XVe siècle et les collatéraux sont du XVIe siècle, exception faite de leur partie occidentale refaite lors des réaménagements de 1860 (nécessités par le grand état de délabrement de l’édifice depuis les destructions des guerres de religion).
La travée sous le clocher est inscrite entre quatre puissants doubleaux en plein cintre. Les arcs sont ornés sur la face occidentale d’une décoration caractéristique de l’architecture romane normande, composée de bâtons brisés et de frettes crénelées. L’arc d’entrée du chœur est plus ancien ; ses chapiteaux sont plus bas que les autres. Le chœur renferme un autel du XIXe siècle érigé par les paroissiens en reconnaissance de la protection divine accordée à la ville pendant l’occupation prussienne de 1870. On trouve, scellés dans le mur de la travée sous le clocher, deux groupes de statues en bas-reliefs (XVe siècle), sous un dais gothique. Ils représentent sainte Madeleine avec une urne à parfums et saint Vilmer tenant ses
propres entrailles dans ses mains. Le culte de ce dernier, invoqué pour les maux de ventre, paraît très répandu dans la région.
Trois vitraux du XVIe siècle racontent le martyr de saint Denis. Le premier, au tympan, montre saint Denis comparaissant devant le proconsul Fescennices envoyé de Rome à Paris. Les registres inférieurs représentent la crucifixion de saint Denis alors que ses deux compagnons, le prêtre Eleuthère et le diacre Rustique, sont emmenés par des gardes dans la fournaise. Le vitrail se termine sur la décollation du saint. La troisième verrière figure saint Denis dans sa représentation conventionnelle, portant sa tête dans ses mains, mais dans un cadre inhabituel, puisqu’au milieu d’une scène d’adoration des mages.
Daté du XVIe siècle et placé dans le mur nord, le retable de l’annonciation est aux armes des Boivin du Rouvray : il provient de l’ancienne église du Vaurouy. En effet, avant le XVIIe siècle, le Vaurouy dépendait de la commune de Sainte-Marguerite-sur-Duclair. Il en est séparé en 1659 : les hameaux du Claquemeure, du Carouge et du Bocage y sont attachés pour former une paroisse. Une église est édifiée par H. Boivin, seigneur des lieux, en l’honneur de la Vierge. Celle-ci rebâtie en 1864 est aujourd’hui en ruines : son retable est conservé depuis en l’église de Duclair et sa cloche dans le hall d’accueil de la mairie.
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Une messe est célébrée chaque dimanche à 10h30